Musiques actuelles en Haute Mayenne

La création du Pays de Haute Mayenne a donné lieu en 2001 à un diagnostic transversal sur l’ensemble du territoire. Ce diagnostic a permis de définir des axes de développement que l’on retrouve déclinés dans la charte de pays. Cette charte constitue le socle de l’action du Pays pour 2003-2010.
Sur le volet culturel, la réalisation d’un audit en 2004 a permis d’établir un diagnostic des forces et faiblesses du développement culturel du territoire.

Dans le domaine des musique actuelles, l’ASDA, Au foin de la rue et Le Kiosque sont trois associations locales qui oeuvrent depuis plusieurs années à la diffusion de ces musiques, de façon événementielle (festivals, programmation ponctuelle).
Ces trois structures ont sollicité le Pays en début d’année 2005 pour envisager un projet dans un cadre collectif, à l’échelon de la Haute Mayenne (projet validé GIP Haute Mayenne), qui puisse s’inscrire dans une dynamique durable.

Deux démarches ont répondu de manière concrète à cette demande :
Mission 2006




1 Une expérimentation commune sur 2005-2006 entre les trois associations pour diffuser des concerts musiques actuelles, mettre en place de la formation, accueillir une résidence de création en Haute Mayenne.
2 L'étude confiée à Parallaxe conseil visant à déterminer l’opportunité de la création à terme d’un Pôle Musiques Actuelles en Haute Mayenne s’appuyant sur les trois associations locales, et définissant les modalités d’une concertation durable entre les acteurs culturels locaux, départementaux et régionaux, les élus, les collectivités...

L’état très embryonnaire, tant du projet porté par les trois associations que de la réflexion locale sur les modalités de développement des musiques actuelles, a conduit cette mission à prendre la forme d’une assistance à maîtrise d’ouvrage pour aider les élus du Pays, de même que les acteurs musiques actuelles du territoire, à identifier et explorer les opportunités, puis traduire ces opportunités dans un plan d’actions. Suite à la remise du rapport d’étape présentant le secteur des musiques actuelles aux plans national, régional et local, il a été décidé de passer d’une démarche initiée par les trois associations à une démarche plus large rassemblant tout un ensemble d’acteurs locaux dans le but d’inscrire le projet « musiques actuelles » dans le projet global du territoire. Différentes sessions de travail ont ainsi permis d’infléchir quelque peu la demande initiale (en particulier, l’urgence de la création d’un lieu de diffusion spécifique en Haute Mayenne, doté d’une jauge conséquente), de repérer les compétences à rassembler et d’articuler le projet musiques actuelles avec la politique culturelle portée par le Pays. Le plan d'actions proposé développe quatre volets : Coordination-Communication, Diffusion, Accompagnement-Formation, Action culturelle et éducative.


Le ministère de la culture a reconnu les musiques actuelles à partir de 1982 dans le cadre de l’invention d’une politique culturelle de la jeunesse. Secteur en plein développement, les musiques amplifiées bénéficient aujourd’hui d’un véritable engouement national. De plus en plus de salles, d’organismes, de lieux de répétition, de structures d’accompagnement et d’associations, symbolisent cette reconnaissance. L'effort de l'Etat envers les musiques actuelles s'est concrétisé à travers différents dispositifs :
aide à l’investissement des petites salles en 1988
cafés-musiques en 1990
les SMAC (Scènes de Musiques Actuelles) en 1998
La pléthore d’études sur le sujet est également un signe de l’intérêt porté aux musiques actuelles/amplifiées.

Mais l’essor d’une politique en faveur des musiques actuelles ne saurait être réduite à la seule impulsion donnée par l’administration : ce qui a beaucoup joué aussi, c’est l’intervention d’individus ou de groupes militants à l’intérieur ou à l’extérieur des services de l’Etat.
Le secteur des musiques actuelles se situe à l'intersection de l'innovation parfois la plus avant-gardiste et de l'adhésion la plus large des publics. Ces musiques intéressent des générations entières en tant qu'auditeurs, spectateurs ou amateurs mais elles forment aussi un fantastique espace de création, de renouvellement des pratiques, d'interpénétration des disciplines. Lorsque l'on sait que les pratiques audiovisuelles de nos concitoyens sont consacrées à 50 % aux musiques actuelles, que les élus locaux sont de plus en plus confrontés à la demande des publics, on mesure combien il est urgent de concevoir des dispositifs institutionnels qui soient enfin à la hauteur des attentes.
La démarche des collectivités territoriales est à souligner car elles se sont placées d’entrée dans une optique de développement artistique, culturel et social, qui permet à l’initiative militante de prendre sa place dans le service public culturel.
Une collectivité a quatre bonnes raisons de s’intéresser au domaine des Musiques actuelles/amplifiées :
c'est un secteur de création,
c'est un véhicule d’image pour le territoire
c'est un outil de structuration économique (par exemple, l'insertion professionnelle de jeunes)
c'est un terrain de réflexion sociologique sur certaines fractions de la population.
Depuis vingt-trois ans, le secteur des musiques actuelles/amplifiées s’est professionnalisé et structuré. Les responsables de structures ont toujours comme principaux soucis l’accueil des artistes et du public dans de bonnes conditions et l’élargissement du public (mais d’autres préoccupations apparaissent : l’aménagement du territoire, les problèmes de législation, le statut des amateurs, les risques de santé liés au bruit et aux drogues, etc.)

Les musiques actuelles sont donc reconnues au plan national mais c'est un secteur fragile, voire en difficulté…: les associations organisatrices rencontrent des difficultés à pérenniser leur fonctionnement (emplois précaires, aides publiques limitées, les 35 h, la modification du régime de l’intermittence, etc. ).